Détournement

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Oeuvre de l’artiste Wim Delvoye.

L’art de Delvoye, semble avoir choisi comme première ambition de faire rire. Il cultive en effet « le sublime inversé ». Ses objets (bonbonnes de gaz, betonneuse en bois sculptée, but de football en vitrail…) fonctionnent à la façon d’un mot d’esprit. L’art, le bon goût, l’esthétique ne sont pour lui que les indices de la déchéance de la civilisation. Ses objets en appellent à la grande tradition artisanale, et s’opposent au tabous avant-gardiste, systématiquement ennemi du travail à la main, et de toute connivence esthétique avec les goûts de la petite bourgeoisie. L’artiste, est connu pour son installation Cloaca, machine qui recrée le fonctionnement du système digestif. Cloaca est une machine qui fonctionne véritablement. On y introduit des aliments, et on récolte des excréments en bout de chaîne. Les mélanges constants du trivial avec le religieux et le politique, l’inscrive dans la tradition d’un Bruegel, qui jouait de ses confrontations. En 2010, avenue des Nations Unis,  est inaugurée une oeuvre commandée par les habitants de Roubaix. L’oeuvre détourne avec humour une statue classique, qui se veut porter des valeurs universelles. En 2010, il présentera sept cochons tatoués, qu’il a élevé prêt de Pékin. Du 31 Mai au 17 Septembre 2012, exposition au Louvre, l’artiste souhaite inciter les visiteurs à mieux regarder le monde qui les entoure. La dimension ironique et satirique se retrouve dans son dialogue avec un autre temps, la patience qui se confronte aux oeuvres contemporaines, qui sont la plupart du temps réalisées  dans un temps très rapide. « Je commençais à douter de l’art contemporain(…) j’essaie de ne pas faire plaisir aux gens, tous le monde suit la marque et consomme la marque  » et il en est de même pour l’art contemporain. Grâce à l’ordinateur on peut déformer une oeuvre tout en gardant une beauté mathématique, un sculpteur ne pourrait pas réaliser ce travail, « un travail impossible à faire ». L’exposition propose un nouveau regard, qui mêle ses propres oeuvres aux oeuvres anciennes de la collection du Louvre. Beaucoup de gens passent et peuvent ne pas voir l’intervention artistique, repérer les scies circulaires de Delvoye, mélangée aux assiettes de porcelaine. Cet art du détournement se retrouve dans les oeuvres « twisted », un camion qui semble en mouvement, comme en train de frêner dans un film de Disney, entièrement sculpté en acier inoxydable, tel une cathédrale gothique.Le pneu est aussi sculpté. Le trivial, le sublime, l’art, tout se trouve mêlé dans son travail. Dans l’appartement Napoléon III, dans le Salon immense orné et sculpté de cette salle, et lorsque que l’on pose le regard sur le tapis, on voit trois cochons tatoués. Il les nomme des « tapisdermies ». Dans ce lieu du Louvre , qui a « horreur du vide » , rempli de détails et d’informations, l’artiste est inspiré par car le style de cette fin de XIXème est loin  de notre esthétique contemporaine. Il dira « j’aime bien faire des oeuvres d’art ou emploie tout ce qu’on sait faire maintenant ». Avec le progrès il t-y a des choses à faire qu’on ne pouvait pas faire avant. Les crucifix torsadé, la chapelle en acier inoxidable, le vitrail illustre le rapport entretenu par l’artiste avec la religion. Artiste agnostique, il est conscient que l’aspect religieux est important dans l’art. Pour lui on ne peut faire d’art sans évoquer la dimension religieuse. Cette aventure mathématique, géométrique fait danser le corps du Christ et le rend joyeux.

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